Courrier des lecteurs publié dans le journal La Côte
Notre agriculture souffre de la concurrence mondialisée. En Suisse, nous avons la chance d’avoir des normes strictes en termes de qualité ou de protection de l’environnement. Nos produits agricoles sont excellents, mais ont un prix. Or, en croyant de manière absolue que le libreéchange est toujours
positif, les protections douanières construites pour éviter la concurrence déloyale sont progressivement attaquées. Et ce n’est pas être contre les échanges commerciaux que de réfléchir à leur bien-fondé: nous devons renforcer notre souveraineté alientaire et non l’ affaiblir.
L’exemple récent des masques et des vaccins devrait nous alerter. Quand des produits sont stratégiques, nous devons nous assurer de pouvoir les produire sur notre territoire.
L’huile de palme importée est moins chère que l’huile de colza ou l’huile de tournesol indigènes.
Est-ce surprenant? Bien sûr que non. Les clés de cette distorsion de concurrence sont connues: exploitation de la main-d’œuvre locale, expropriation des petits paysans, utilisation des produits à la toxicité très élevée interdits chez nous depuis belle lurette, absence de protection des sols et des eaux, et absence ou inefficacité des contrôles.
Et qui paie les dommages liés au transport, notamment les tonnes de CO2 envoyées dans l’atmosphère? Et ceux liés à la pollution des sols? Personne, c’est-à-dire nous, indirectement.
En facilitant les importations, comme le prévoit l’accord de libre-échange avec l’Indonésie sur lequel nous serons appelés à voter le 7 mars, nous pénalisons nos agriculteurs. Le canton de Vaud est l’un des principaux producteurs d’huile de colza et de tournesol en Suisse. Veut-on voir ces cultures qui embellissent nos paysages disparaître peu à peu alors que la forêt brûle en Asie du Sud-Est et que les espèces indigènes disparaissent pour toujours? Pour ma part, je souhaite renforcer ma consommation locale, et je voterai donc NON!