Solidarité internationale aux pays émergents : la Suisse peut-elle mieux faire ?

Lors de la cérémonie du 1er août, j’ai été invitée, en tant que Présidente du Conseil communal, à lire le Pacte fédéral devant la population et la Municipalité de Nyon.

Certes, huit siècles nous séparent de ce traité fondateur.

Sur certains aspects, il date de son époque, quand sont énoncées la sévérité des sanctions pénales ou encore pour la soumission à son seigneur.

Pourtant, à certains égards il est tout à fait remarquable sur le fond comme dans sa structure.

S’ils mentionnent l’appui et l’assistance, les rédacteurs prennent soin d’être précis sur les obligations des individus vis-à-vis des devoirs préexistants (son seigneur, son juge), et aussi sur les sujets qui fâchent (le fait d’héberger quelqu’un qui aurait été condamné ailleurs) anticipant d’éventuels flous ouvrant à de potentielles discordes.

Cette lucidité devrait nous inspirer : combien de textes sont aujourd’hui incomplets ou peu orientés entraînant des difficultés d’application, laissant ceux qui doivent les mettre en œuvre dans un embarras tel que les intentions se heurtent au mur des réalités.

Pour certaines ordonnances fédérales par exemple, les aides à l’exécution viennent parfois tardivement, peuvent être peu axées sur la pratique.

J’observe aussi la profonde humilité des auteurs dans leur rédaction : on rend hommage à Dieu en début, puis à la fin du texte : « si Dieu y consent », alors qu’ils s’inscrivent dans un temps long puisque le pacte dure « à perpétuité ».  

Sur le fond, ce pacte définit l’assistance des partis prenants « sans ménager ni leurs vies, ni leurs biens ». Là encore, l’esprit est clairvoyant : la solidarité n’est pas un vain mot, elle a un coût sonnant, trébuchant qui peut être parfois élevé.

C’est une bonne leçon pour notre époque actuelle où mot « solidarité » est usé à toutes les sauces mais il ne doit alors pas coûter, du moins pas trop.

Aujourd’hui face au variant indien, rebaptisé Delta, l’Inde a crié au secours suite à l’explosion pandémique, manquant de tout ou presque.

Les nations riches ont accouru avec quelques moyens. 50 respirateurs notamment du côté suisse.

Pour une nation riche comme la nôtre face à une population de plus d’un milliard d’individus, c’est évidemment dérisoire.

Quelques semaines après, le variant déferle sur l’Europe de nouveau, gâchant la réouverture touristique ainsi que l’été de millions de citoyens, citoyennes et la reprise économique pour nos entreprises.

L’intérêt bien compris des nations riches aurait peut-être été mieux servi en envoyant rapidement des moyens substantiels à la hauteur des défis rencontrés par la nation indienne.

Pour ce défi planétaire qu’est la COVID, apprenons de nos erreurs et soyons par pragmatisme, solidaires des autres nations.

Jeanne et Greta : même combat

Jeanne d’Arc est née à Domrémy dans les Vosges. Même illettrée, elle a marqué l’histoire, et pas seulement en France.

Le fait de bouleverser l’ordre établi, ecclésiastiques, militaires, etc. a facilité sa chute. Pas moins de 3 crémations ont été ordonnées afin que ses admirateurs ne puissent pas honorer de sa dépouille. Malgré cela, vingt-cinq ans après, en 1455, son procès en réhabilitation a eu lieu et les Anglais ont été boutés hors de France

Une jeune fille, de 16 ans, qui bouscule le conformisme ambiant et qu’on cherche à décrédibiliser, il y en a une autre.

Elle s’appelle Greta : déterminée comme Jeanne, affrontant les puissants, comme Jeanne, appelant au réveil, comme Jeanne, prenant des risques, comme Jeanne, se substituant à ceux qui ont le pouvoir, comme Jeanne.Et donc honnie comme Jeanne.

Suivie comme Jeanne, 6 millions de personnes cette semaine tout de même dans les manifs pour le climat.Espérons que la comparaison s’arrête là.Souhaitons que ceux qui sont énervés gardent leur énergie pour réorienter leur vision et modifier leur comportement.

A Berne le 28 septembre, pour la marche du climat, 150 paroisses avaient bloqué leur horloge à minuit moins cinq pour signifier que les points de non-retour se rapprochent.

Nous pouvons encore limiter le réchauffement de la planète à 1.5°C. Utilisons LA fenêtre de tir que nous avons encore.